Laisse-moi me déposer la tête
+2
Touz
WereFrog
6 participants
Page 1 sur 1
Laisse-moi me déposer la tête
Je voudrais me déposer la tête…
laisse-moi me coucher contre toi une dernière fois. Je veux sentir ton souffle
faire partie du mien, tes cheveux sur ma tête, protégeant ma chaleur de
l’hiver.
Laisse-moi m’approcher encore un
peu, laisse-moi m’endormir dans tes bras une dernière fois. Je veux voir la
lune se lever, diaphane dans sa noirceur
divine. La voir sourire et rire. Pleurer et mourir au lever du jour… Je veux
disparaître sous ces larmes du cycle sans fin, que mon corps s’en voit
purifier.
Laisse-moi dormir sur toi. Comme
une couverture qui te réchauffe. Laisse-moi devenir ce sang qui te nourrit
chaque jour. Demain soir, je serai partie. Je ne serai plus là. Ne me laisse
pas attendre encore. J’ai besoin de ce contact léger et douloureux, qui me transpercera
de souvenirs et de tendresses, de martellements et de couteaux…
Je voudrais me déposer la tête…
laisse-moi m’abandonner sur ton corps. Laisse mes larmes coulés sur tes cils
comme les tiennes coulent dans ta gorge. Je ne veux pas t’étouffer. Je pleurerai
aussi tes larmes s’il le faut vraiment.
Laisse-toi aller. Ne me regarde
pas si je te dégoûte. Acquiesce seulement. Dis-oui. Une dernière fois
regarde-moi chavirer dans un sommeil. Mes yeux bougés à vive allure sous mes
paupières closes. Ne m’en veux pas si demain je pars sans toi. Tu n’aurais pas
voulu venir. De toute façon, le paysage ne t’aurait pas plus. Il sera terne. Tu
n’aimerais pas. Tu n’en voudrais pas. Il fera froid.
Tu me demandes : pourquoi.
Pourquoi je veux partir malgré le froid, le vent fouettant et la pluie
perçante. Parce que. Tout simplement. Parce que des milliers de si obstruent
mes cordes alors que mon dos se tord de douleur. Je dois partir. Le sol se
rapproche trop vite de moi. Je dois me rendre là-bas avant que le vide m’étouffe.
Laisse-moi dévaler le long de mes maux, le long des tiens que tu retiens. Ne me
regarde plus. Tu ne comprendras pas de toute façon. Les pourquoi sont vains
ici, maintenant.
Ferme les yeux maintenant.
Oublie-moi. Oublie mes rires insensés, mes pleures sur une fleur desséchée, en
espérant qu’elle reprenne vie. Oublie ces soirs où tu as entendu ma vraie voix
s’embraser en délire. Oublie ce temps fou où nous n’étions que deux. Que toi et
moi et les étoiles comme décor. Oublie mes yeux remplis de rancœur à ton égard
un soir d’octobre. Oublie les lampadaires usés qui tombent en ruine. Oublie le
théâtre des nuits d’été à entendre au loin le chant des lucioles à la lune. Oublie
les manèges de la neige qui nous faisait douter de le vie elle-même. Oublie les
secondes passées à se dire que nous n’étions que deux jumeaux incompris de
tous. Oublie le tombeau des soupirs quand je ne trouvais pas le sommeil. Oublie
les cris de rages et les marques sur ma peau. Oublie nos doigts liés d’une
promesse sans fin. Oublie les souffles du vent dans nos silences. Oublie cet
oubli, pour que tes souvenirs restent purs. Sans moi.
Ferme les yeux maintenant. Tais-toi.
Laisse-moi seulement me reposer avant mon ascension. Il sera si dur d’aller
plus bas. Maintenant dors. Tais-toi. Meurs encore un peu avant de revivre
demain. Emporte avec toi les odeurs de nos nuits d’insomnies à parler de tout.
De rien la plupart du temps. Rêve petit ange. Cette nuit, meurs un peu plus
pour mieux jouir de la vie demain… je t’en pris tais-toi…
Je voudrais me déposer la tête…
laisse-moi dormir sur toi. Avant mon Départ. Avant la dernière envolée. Demain
soir je ne te supplierai plus. Bonne nuit.
laisse-moi me coucher contre toi une dernière fois. Je veux sentir ton souffle
faire partie du mien, tes cheveux sur ma tête, protégeant ma chaleur de
l’hiver.
Laisse-moi m’approcher encore un
peu, laisse-moi m’endormir dans tes bras une dernière fois. Je veux voir la
lune se lever, diaphane dans sa noirceur
divine. La voir sourire et rire. Pleurer et mourir au lever du jour… Je veux
disparaître sous ces larmes du cycle sans fin, que mon corps s’en voit
purifier.
Laisse-moi dormir sur toi. Comme
une couverture qui te réchauffe. Laisse-moi devenir ce sang qui te nourrit
chaque jour. Demain soir, je serai partie. Je ne serai plus là. Ne me laisse
pas attendre encore. J’ai besoin de ce contact léger et douloureux, qui me transpercera
de souvenirs et de tendresses, de martellements et de couteaux…
Je voudrais me déposer la tête…
laisse-moi m’abandonner sur ton corps. Laisse mes larmes coulés sur tes cils
comme les tiennes coulent dans ta gorge. Je ne veux pas t’étouffer. Je pleurerai
aussi tes larmes s’il le faut vraiment.
Laisse-toi aller. Ne me regarde
pas si je te dégoûte. Acquiesce seulement. Dis-oui. Une dernière fois
regarde-moi chavirer dans un sommeil. Mes yeux bougés à vive allure sous mes
paupières closes. Ne m’en veux pas si demain je pars sans toi. Tu n’aurais pas
voulu venir. De toute façon, le paysage ne t’aurait pas plus. Il sera terne. Tu
n’aimerais pas. Tu n’en voudrais pas. Il fera froid.
Tu me demandes : pourquoi.
Pourquoi je veux partir malgré le froid, le vent fouettant et la pluie
perçante. Parce que. Tout simplement. Parce que des milliers de si obstruent
mes cordes alors que mon dos se tord de douleur. Je dois partir. Le sol se
rapproche trop vite de moi. Je dois me rendre là-bas avant que le vide m’étouffe.
Laisse-moi dévaler le long de mes maux, le long des tiens que tu retiens. Ne me
regarde plus. Tu ne comprendras pas de toute façon. Les pourquoi sont vains
ici, maintenant.
Ferme les yeux maintenant.
Oublie-moi. Oublie mes rires insensés, mes pleures sur une fleur desséchée, en
espérant qu’elle reprenne vie. Oublie ces soirs où tu as entendu ma vraie voix
s’embraser en délire. Oublie ce temps fou où nous n’étions que deux. Que toi et
moi et les étoiles comme décor. Oublie mes yeux remplis de rancœur à ton égard
un soir d’octobre. Oublie les lampadaires usés qui tombent en ruine. Oublie le
théâtre des nuits d’été à entendre au loin le chant des lucioles à la lune. Oublie
les manèges de la neige qui nous faisait douter de le vie elle-même. Oublie les
secondes passées à se dire que nous n’étions que deux jumeaux incompris de
tous. Oublie le tombeau des soupirs quand je ne trouvais pas le sommeil. Oublie
les cris de rages et les marques sur ma peau. Oublie nos doigts liés d’une
promesse sans fin. Oublie les souffles du vent dans nos silences. Oublie cet
oubli, pour que tes souvenirs restent purs. Sans moi.
Ferme les yeux maintenant. Tais-toi.
Laisse-moi seulement me reposer avant mon ascension. Il sera si dur d’aller
plus bas. Maintenant dors. Tais-toi. Meurs encore un peu avant de revivre
demain. Emporte avec toi les odeurs de nos nuits d’insomnies à parler de tout.
De rien la plupart du temps. Rêve petit ange. Cette nuit, meurs un peu plus
pour mieux jouir de la vie demain… je t’en pris tais-toi…
Je voudrais me déposer la tête…
laisse-moi dormir sur toi. Avant mon Départ. Avant la dernière envolée. Demain
soir je ne te supplierai plus. Bonne nuit.
Re: Laisse-moi me déposer la tête
ouf... t'as de belles idées toi ces temps-ci!
Touz- L'homme de la maison
-
Nombre de messages : 7303
Age : 43
Date d'inscription : 09/08/2005
Re: Laisse-moi me déposer la tête
J'ai écris ça à la mi février à la suite d'une pièce de théâtre qui portait le nom "je voudrais me déposer la tête" et qui parlait d'un suicide. Ne t'inquiète pas le texte est de moi, mais ses pensées n'étaient pas totalement les miennes.
La pièce a également in livre du même nom que je conseille à tout le monde^^
La pièce a également in livre du même nom que je conseille à tout le monde^^
Laisse moi
Excellent poeme...je l'adore!!!!
Bravo....xx
Bravo....xx
Pépère Decelles- Le farceur grivois
-
Nombre de messages : 5625
Age : 70
Date d'inscription : 09/05/2006
Re: Laisse-moi me déposer la tête
Vraiment très bon, plein d'émotions....
alex15- Le cerveau haute vitesse du forum
-
Nombre de messages : 6242
Age : 34
Date d'inscription : 07/03/2005
Re: Laisse-moi me déposer la tête
toujours aussi bon ma belle Manue.
La pièce de théâtre était présenté dans le coin il y a quelques temps.
La pièce de théâtre était présenté dans le coin il y a quelques temps.
Deviloceanic- Enfin une fille qui aime le hockey
-
Nombre de messages : 4778
Age : 36
Date d'inscription : 29/03/2006
Re: Laisse-moi me déposer la tête
Zoé a écrit:J'en ai le goût de pleurer... Vraiment Manue, c'est très beau!
roooh je suis désolé faut pas tu pleures pour les délires qui sort de ma tête!
merci à tous pour les commentaires ça m'encourage à recommencer à écrire plus!
Re: Laisse-moi me déposer la tête
Ahaha faut pas que tu t'en fasses pour toutes les fois où j'ai le goût de pleurer, ça m'arrive beaucoup trop souvent!
Re: Laisse-moi me déposer la tête
Zoé a écrit:Ahaha faut pas que tu t'en fasses pour toutes les fois où j'ai le goût de pleurer, ça m'arrive beaucoup trop souvent!
Ouins, Zoé c't'une braillarde!
Touz- L'homme de la maison
-
Nombre de messages : 7303
Age : 43
Date d'inscription : 09/08/2005
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|