Je m'ennuis

Je m’ennuie…



Je voudrais partir,

De cette tristesse immonde m’enfuir,

Vers la liberté courir,

Là-bas je n’aurais plus de jours à gravir…



Le regard tourné vers la mer,

Je rêve encore à cette île solitaire,

Qui flotte loin de sa mère,

Que fut autrefois la terre…



Je rencontre la terreur,

En retournant dans mon intérieur,

Pour rencontrer mes erreurs,

Si nombreuses de mes anciennes heures…



Je me ronge l’âme,

À force de croire tous les blâmes,

Que me crient les gens infâmes,

Ma vie est un mélodrame…



Mon cœur s’ennui,

Dans cette chambre tapissée de mes nuits,

Passées à pleurée sans un bruit,

De peur de réveiller les gens à minuit…



Toujours j’ai détesté les reproches,

Lancés de partout par des gavroches,

Qui ont des pensées et des paroles crochent,

Que je devrais peut-être laisser passer sans anicroche…



Je me sens si stupide,

De ne pouvoir avoir des pensées limpides

Pour arrêter de faire passer ma vie sur le mode rapide,

Arrêter d’être envers moi-même si cupide…



Je ne peux nommer ici,

Tous les noms dont je me fais don,

Sous mes airs d’enfants bidons,

Je me sens si fragile, à la merci,

Des maux qui m’entourent,

Voulant ma chair comme des vautours,

Attendant ma prochaine chute,

Et me voler mon âme tel des brutes…



Je ne dis pas que je veux encore m’envoler,

Et rejoindre ceux dont je ne cesse de murmurer

Les noms sans relâches dans mes soirées de solitude,

Espérant qu’ils viennent me chercher, les remerciant déjà avec gratitude…



N’ayant plus rien à me reprocher pour l’instant,

Je me laisse tomber vers l’avant,

Plongeant comme jadis la belle au bois dormant,

Dans un sommeil que seul pourra me sortir le prince charmant…



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