La rencontre des âmes
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La rencontre des âmes
Salut !!
J’ai décidée de partir un sujet spécial pour la publication des œuvres écrites par des artistes. Comme le règlement de la section le dit : Évidemment, les textes postés doivent avoir été écrits par vous. J’aimerais simplement faire une exception à la règle si le Web me le permet. Évidemment, les poèmes qui ne viennent pas de vous doivent être seulement posté dans ce sujet. Sinon, nous allons enfreindre une loi que je trouve très importante.
Ce sujet vise à découvrir des nouveaux poètes. C’est le moment idéal de partager vos découvertes avec les autres.
Quand vous postez une œuvre, vous devez préciser le nom de l’auteur. Il est interdit de publier des poèmes de vos ami(e) s. Vous pouvez également échanger des discutions sois sur le sujet traité ou sur le poète Tout ça dans le plus grand respect. N’oubliez pas que chacun à ses goûts
Je voudrais aussi transférer le sujet de web ou plutôt son lien dans ce sujet. Le sujet de névrose en prose est très inactif… pour éviter les sujets inutile j’aimerais transférer le lien ici… Ainsi, j’effacerais l’autre. Mais avant de passé a l’action web j’attend ton approbation. C’est ton sujet je ne voudrais pas te l’enlever sans ta permission. Si tu ne le désires pas, il restera tout simplement là… À toi de voir
Bonne lecture à tout le monde…
P.S : si le titre ne vous plaît pas, je peux le changer après vos suggestions
Messade de Web ( dans Névrose en prose )
Pour compléter cette succulente section de poésie, je vous propose d'aller lire les poèmes humoristiques de Jean Jr. Landry sur Spagati.com
De névroses en proses
http://www.spagati.com/index.php3?php=jean#proses
C'est probablement le gars le plus fou que je connaisse, et c'est tout ce qui fait son charme!
Dernière édition par le Mar 5 Déc 2006 - 19:10, édité 2 fois
cocci- La poète enflammée
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Re: La rencontre des âmes
SI ça intéresse personne je suprrime cette idée...........
cocci- La poète enflammée
-
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Re: La rencontre des âmes
moi, ça ne me dérange pas, c'est le fun de connaître de de nouveaux poètes.
Deviloceanic- Enfin une fille qui aime le hockey
-
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Re: La rencontre des âmes
Cocci personnellement je trouve que c'est une excellente idée et une belle initiative! ! toujours très interressant à lire, et par la même occasion ça nous en fais découvrir plein d'autres ......
jackie- La générosité sur 2 pattes
-
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Re: La rencontre des âmes
Émile Nelligan est mon poete préféré
BEAUTÉ CRUELLE
Certe, il ne faut avoir qu'un amour en ce monde,
Un amour, rien qu'un seul, tout fantasque soit-il;
Et moi qui le recherche ainsi, noble et subtil,
Voici qu'il m'est à l'âme une entaille profonde.
Elle est hautaine et belle, et moi timide et laid:
Je ne puis l'approcher qu'en des vapeurs de rêve.
Malheureux ! Plus je vais, et plus elle s'élève
Et dédaigne mon coeur pour un oeil qui lui plaît.
Voyez comme, pourtant, notre sort est étrange!
Si nous eussions tous deux fait de figure échange,
Comme elle m'eût aimé d'un amour sans pareil!
Et je l'eusse suivie en vrai fou de Tolède,
Aux pays de la brume, aux landes du soleil,
Si le Ciel m'eût fait beau, et qu'il l'eût faite laide!
BEAUTÉ CRUELLE
Certe, il ne faut avoir qu'un amour en ce monde,
Un amour, rien qu'un seul, tout fantasque soit-il;
Et moi qui le recherche ainsi, noble et subtil,
Voici qu'il m'est à l'âme une entaille profonde.
Elle est hautaine et belle, et moi timide et laid:
Je ne puis l'approcher qu'en des vapeurs de rêve.
Malheureux ! Plus je vais, et plus elle s'élève
Et dédaigne mon coeur pour un oeil qui lui plaît.
Voyez comme, pourtant, notre sort est étrange!
Si nous eussions tous deux fait de figure échange,
Comme elle m'eût aimé d'un amour sans pareil!
Et je l'eusse suivie en vrai fou de Tolède,
Aux pays de la brume, aux landes du soleil,
Si le Ciel m'eût fait beau, et qu'il l'eût faite laide!
cocci- La poète enflammée
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Re: La rencontre des âmes
Moi j'aime bien Félix Leclerc
Poète québécois
(1914-1988)
L'hymne au printemps
Les blés sont mûrs et la terre est mouillée,
Les grands labours dorment sous la gelée.
L'oiseau si beau, hier, s'est envolé;
La porte est close sur le jardin fané...
Comme un vieux râteau oublié
Sous la neige je vais hiverner,
Photos d'enfants qui courent dans les champs
Seront mes seules joies pour passer le temps;
Mes cabanes d'oiseaux sont vidées,
Le vent pleure dans ma cheminée
Mais dans mon coeur je vais composer
L'hymne au printemps pour celle qui m'a quitté.
Quand mon amie viendra par la rivière,
Au mois de mai, après le dur hiver,
Je sortirai, bras nus, dans la lumière
Et lui dirai le salut de la terre...
Vois, les fleurs ont recommencé,
Dans l'étable crient les nouveaux-nés,
Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d'araignée:
Les bourgeons sortent de la mort,
Papillons ont des manteaux d'or,
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté
Poète québécois
(1914-1988)
L'hymne au printemps
Les blés sont mûrs et la terre est mouillée,
Les grands labours dorment sous la gelée.
L'oiseau si beau, hier, s'est envolé;
La porte est close sur le jardin fané...
Comme un vieux râteau oublié
Sous la neige je vais hiverner,
Photos d'enfants qui courent dans les champs
Seront mes seules joies pour passer le temps;
Mes cabanes d'oiseaux sont vidées,
Le vent pleure dans ma cheminée
Mais dans mon coeur je vais composer
L'hymne au printemps pour celle qui m'a quitté.
Quand mon amie viendra par la rivière,
Au mois de mai, après le dur hiver,
Je sortirai, bras nus, dans la lumière
Et lui dirai le salut de la terre...
Vois, les fleurs ont recommencé,
Dans l'étable crient les nouveaux-nés,
Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d'araignée:
Les bourgeons sortent de la mort,
Papillons ont des manteaux d'or,
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté
jackie- La générosité sur 2 pattes
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Re: La rencontre des âmes
je suis d'Accord avec vous les filles ^^ moi je connu Jacques Prévert (le poème est long mais si beau ^^)
Cet Amour
(De Jaques Prévert)
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous la guettions.
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l’été.
Têtu comme une bourrique
Vivante comme le désir
Cruelle comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme les souvenirs
Froide comme le marbre
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je la supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
ET qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
Cet Amour
(De Jaques Prévert)
Cet amour
Si violent
Si fragile
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous la guettions.
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l’été.
Têtu comme une bourrique
Vivante comme le désir
Cruelle comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme les souvenirs
Froide comme le marbre
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je la supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
ET qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Là où tu es
Là où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.
Re: La rencontre des âmes
Eh bien, j'adore cette nouvelle section!!!!
Et Émile Nelligan est... WOW!
Et Émile Nelligan est... WOW!
alex15- Le cerveau haute vitesse du forum
-
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Re: La rencontre des âmes
Par Gille Beauchemin
Mon pays!
Que ces mots sont doux à l'oreille et au coeur!
Mon pays le Québec,
C'est ce coin de planète où je me sens chez moi avec les miens.
C'est ce coin qui m'a vu naître ou que j'ai choisi pour y poursuivre ma vie.
Mon pays s'étend à perte de vue.
Avec son fleuve puissant, ses rivières onduleuses, ses milliers de lacs,
Ses forêts pleines d'odeurs sauvages,
Ses routes d'aventure
Et ses villes bourdonnantes aux nuits multicolores.
Mon pays, c'est cette langue française,
Si vive, grave et pétillante,
C'est cette longue marche,
Commencée il y a bientôt quatre siècles
Dans la splendeur et la dureté d'un continent nouveau,
Au bout de laquelle nous attend
La lumineuse Liberté.
Mon pays n'existe pas seul.
Il se déploie aussi dans ma tête et dans mon coeur,
Dans ma mémoire et mes projets.
Car il n'est pas de pays sans hommes ni femmes pour le connaître et l'aimer,
L'embellir et le parfaire.
Mon pays, c'est une façon de vivre et de sentir, de construire et de manger,
De rire et de penser, d'écrire et de chanter,
Une façon d'être au monde
Ouverte sur les milliers de façons
Qu'il y a d'être un humain sur cette terre.
Mon pays, aujourd'hui, je le célèbre et le danse,
Je l'affirme et le chante.
Il frémit en moi avec tant de tendresse,
Il me parle d'une voix si douce et si prenante
Que j'en ai le coeur en fête! Par Gille Beauchemin
Mon pays!
Que ces mots sont doux à l'oreille et au coeur!
Mon pays le Québec,
C'est ce coin de planète où je me sens chez moi avec les miens.
C'est ce coin qui m'a vu naître ou que j'ai choisi pour y poursuivre ma vie.
Mon pays s'étend à perte de vue.
Avec son fleuve puissant, ses rivières onduleuses, ses milliers de lacs,
Ses forêts pleines d'odeurs sauvages,
Ses routes d'aventure
Et ses villes bourdonnantes aux nuits multicolores.
Mon pays, c'est cette langue française,
Si vive, grave et pétillante,
C'est cette longue marche,
Commencée il y a bientôt quatre siècles
Dans la splendeur et la dureté d'un continent nouveau,
Au bout de laquelle nous attend
La lumineuse Liberté.
Mon pays n'existe pas seul.
Il se déploie aussi dans ma tête et dans mon coeur,
Dans ma mémoire et mes projets.
Car il n'est pas de pays sans hommes ni femmes pour le connaître et l'aimer,
L'embellir et le parfaire.
Mon pays, c'est une façon de vivre et de sentir, de construire et de manger,
De rire et de penser, d'écrire et de chanter,
Une façon d'être au monde
Ouverte sur les milliers de façons
Qu'il y a d'être un humain sur cette terre.
Mon pays, aujourd'hui, je le célèbre et le danse,
Je l'affirme et le chante.
Il frémit en moi avec tant de tendresse,
Il me parle d'une voix si douce et si prenante
Que j'en ai le coeur en fête! Par Gille Beauchemin
cocci- La poète enflammée
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Re: La rencontre des âmes
Poème que j'ai découvert dans mon cours de français. Ce poème a été écrit par Paul Eluard.
La terre est bleue
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s'entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L'aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Oeil de sourd
Faites mon portait.
Il se modifiera pour remplir tous les vides.
Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,
A moins que - s'il - sauf - excepté -
Je ne vous entends pas.
Il s'agit, il ne s'agit plus.
Je voudrais ressembler -
Fâcheuse coïncidence, entre autres grandes affaires.
Sans fatigue, têtes nouées
Aux mains de mon activité.
La terre est bleue
La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s'entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
À la croire toute nue.
Les guêpes fleurissent vert
L'aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.
Oeil de sourd
Faites mon portait.
Il se modifiera pour remplir tous les vides.
Faites mon portrait sans bruit, seul le silence,
A moins que - s'il - sauf - excepté -
Je ne vous entends pas.
Il s'agit, il ne s'agit plus.
Je voudrais ressembler -
Fâcheuse coïncidence, entre autres grandes affaires.
Sans fatigue, têtes nouées
Aux mains de mon activité.
Deviloceanic- Enfin une fille qui aime le hockey
-
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Re: La rencontre des âmes
Wouaah c'est fort ça, devil, ce que tu as trouvé!!
J'aime beaucoup ce genre de style :Star:
J'aime beaucoup ce genre de style :Star:
alex15- Le cerveau haute vitesse du forum
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Re: La rencontre des âmes
Note : Ce texte, qui est l'un des derniers de Dédé Fortin, n'a jamais été mis sous forme musicale.
Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie
Ton cœur est malicieux, ton esprit dans ses griffes
Ne peut rien faire pour toi et tu es tout petit
Les nuages voyageurs font des dessins abstraits
Ils me parlent de bonheur que jamais je n’entends
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai
Léger comme une poussière transporté par le vent
Et dans la solitude de ma danse aérienne
Le courage revenu, je trouverais les mots
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne
La douleur du silence d’un éternel repos, mais …
Épuisé que je suis je remets à plus tard
Le jour de mon départ pour une autre planète
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète
Comme la lune est moqueuse quand elle s’empare du ciel
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle
Étourdi par son charme qui jamais me quitte
Je suis comme une loupe que le soleil embrasse
Ses rayons me transpercent et culminent en un point
Allument le feu partout où se trouve ma carcasse
Et après mon passage il ne reste plus rien
Et dans la solitude de ce nouveau désert
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais … mais …
Condamné par le doute, immobile et craintif,
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur,
Je parle à qui veut de mon pays fictif
Le cœur plein de vertige et rongé par la peur
Comme le temps est pesant en mon âme escogriffe
Un grand ciel menaçant, un éclair qui me crie
Ton cœur est malicieux, ton esprit dans ses griffes
Ne peut rien faire pour toi et tu es tout petit
Les nuages voyageurs font des dessins abstraits
Ils me parlent de bonheur que jamais je n’entends
Je pourrais faire comme eux et partir sans délai
Léger comme une poussière transporté par le vent
Et dans la solitude de ma danse aérienne
Le courage revenu, je trouverais les mots
Je réciterais sans cesse des prières pour que vienne
La douleur du silence d’un éternel repos, mais …
Épuisé que je suis je remets à plus tard
Le jour de mon départ pour une autre planète
Si seulement je pouvais étouffer mon cafard
Une voix chaude me dirait : tu brilles comme une comète
Comme la lune est moqueuse quand elle s’empare du ciel
Elle me regarde aller comme une lampe de poursuite
Je voudrais la détruire ou me poser sur elle
Étourdi par son charme qui jamais me quitte
Je suis comme une loupe que le soleil embrasse
Ses rayons me transpercent et culminent en un point
Allument le feu partout où se trouve ma carcasse
Et après mon passage il ne reste plus rien
Et dans la solitude de ce nouveau désert
J’aurais tout à construire pour accueillir la paix
Et tout mon temps aussi pour prévenir l’univers
Que la joie est revenue et qu’elle reste à jamais … mais …
Condamné par le doute, immobile et craintif,
Je suis comme mon peuple, indécis et rêveur,
Je parle à qui veut de mon pays fictif
Le cœur plein de vertige et rongé par la peur
Re: La rencontre des âmes
Poète chantant Gilles Vigneault
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu me demandes si parfois
Je te vois comme tu me vois
J'ai des jours entiers maladroits
Tu dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Un visage est toujours un pays
Je t'ai racontée à des pierres
Qui n'en ont pas perdu un mot
Et qui gardent de ta lumière
Comme des âmes d'animaux
Je t'ai racontée à des ormes
Qui ne causent qu'avec le vent
Ces visages de toi qui dorment
Je me les réveille souvent
Ta vie est ma saison prochaine
Que ta liberté soit ma chaine
Je m'en vais vivre maintenant
Je m'en vais vivre maintenant
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu me demandes si parfois
Je me vois comme tu te vois
J'ai des jours entiers maladroits
Je dis jadis et autrefois
Comme on dit après les orages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est encore un pays
Nous deviendrons pareils et mêmes
Sous de grands arbres devenus
Nos pareils un caillou que j'aime
M'aura gardé le temps perdu
Nous nous tairons plein de paroles
Et le silence apprivoisé
Comme un oisequ sur la corolle
De la nuit viendra se poser
La vie est ma maison nouvelle
Tes mains ayant semé des ailes
Pour les oiseaux de maintenant
Pour mes oiseaux de maintenant
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu me demandes si parfois
Je te vois comme tu me vois
J'ai des jours entiers maladroits
Tu dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est toujours un pays
Gilles Vigneault
poète québécois
Extrait du recueil "C'est ainsi que j'arrive à toi ..."
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu me demandes si parfois
Je te vois comme tu me vois
J'ai des jours entiers maladroits
Tu dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Un visage est toujours un pays
Je t'ai racontée à des pierres
Qui n'en ont pas perdu un mot
Et qui gardent de ta lumière
Comme des âmes d'animaux
Je t'ai racontée à des ormes
Qui ne causent qu'avec le vent
Ces visages de toi qui dorment
Je me les réveille souvent
Ta vie est ma saison prochaine
Que ta liberté soit ma chaine
Je m'en vais vivre maintenant
Je m'en vais vivre maintenant
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu me demandes si parfois
Je me vois comme tu te vois
J'ai des jours entiers maladroits
Je dis jadis et autrefois
Comme on dit après les orages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est encore un pays
Nous deviendrons pareils et mêmes
Sous de grands arbres devenus
Nos pareils un caillou que j'aime
M'aura gardé le temps perdu
Nous nous tairons plein de paroles
Et le silence apprivoisé
Comme un oisequ sur la corolle
De la nuit viendra se poser
La vie est ma maison nouvelle
Tes mains ayant semé des ailes
Pour les oiseaux de maintenant
Pour mes oiseaux de maintenant
Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève
Tu me demandes si parfois
Je te vois comme tu me vois
J'ai des jours entiers maladroits
Tu dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages
Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est toujours un pays
Gilles Vigneault
poète québécois
Extrait du recueil "C'est ainsi que j'arrive à toi ..."
jackie- La générosité sur 2 pattes
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Re: La rencontre des âmes
Un poème de Baudelaire, qui demeure probablement mon poète préféré. Mais jetez malgré tout un coup d'oeil au poème de Dédé Fortin que j'ai posté plus haut. C'est encore plus fort ;)
LA VIE ANTERIEURE
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est à que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont 1'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.
LA VIE ANTERIEURE
J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux,
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.
Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.
C'est à que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,
Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont 1'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.
Re: La rencontre des âmes
VAISSEAU D'OR (LE)---------- Émile Nelligan
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif :
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues ;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalaient à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté ?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif :
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues ;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalaient à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté ?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!
cocci- La poète enflammée
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Re: La rencontre des âmes
J'ai supprimer tous message qui ne se rapporte pas aux auteurs, aux sujet traité dans le poèmes ou la moral peut importe...Je fais ça tout simplement pour éviter que ce sujet tourne à des discution pas rapport
Merci de votre compréhension
Je ferais toujours un ménage....
J'ai également supprimé le sujet de Névrose en prose mais j'ai transféré le message de web dans mon premier message...
Voilà
Merci de votre compréhension
Je ferais toujours un ménage....
J'ai également supprimé le sujet de Névrose en prose mais j'ai transféré le message de web dans mon premier message...
Voilà
cocci- La poète enflammée
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Re: La rencontre des âmes
L'espèce Humaine de Raymond Quenaud
L'espère humaine m'a donné
le droit d'être mortel
le devoir d'être civilisé
la conscience humaine deux yeux qui d'ailleurs ne fonctionnent pas très bien
le nez au milieu du visage
deux pieds deux mains
le language
l'espèce humaine m'a donné
mon père et ma mère,
peutre-être des frères on ne sait
des cousins à pelletés
et des arrières-grands-pères
ses trois facultés
le sentiment l'intelligence et la volonté
chaque chose de façon modérée
l'espèce humaine m'a donné
trente-deux vicères et dix doigts
l'espèce humaine m'a donné
de quoi se dire satisfait
L'espère humaine m'a donné
le droit d'être mortel
le devoir d'être civilisé
la conscience humaine deux yeux qui d'ailleurs ne fonctionnent pas très bien
le nez au milieu du visage
deux pieds deux mains
le language
l'espèce humaine m'a donné
mon père et ma mère,
peutre-être des frères on ne sait
des cousins à pelletés
et des arrières-grands-pères
ses trois facultés
le sentiment l'intelligence et la volonté
chaque chose de façon modérée
l'espèce humaine m'a donné
trente-deux vicères et dix doigts
l'espèce humaine m'a donné
de quoi se dire satisfait
Re: La rencontre des âmes
Très beau Poème chantant André «Dédé» Fortin en hommage à ses parents. Interprète Isabelle Boulay très belle chanson ....
À vous
Je m'en viens vous parler
De mon père et de ma mère
Qui se sont mariés
En plein coeur de la guerre
Un amour qui est né
Sur la côte du Calvaire
Qui après tant d'étés
N'a pas peur de l'hiver
Elle avait les yeux doux
Et la main sur le coeur
Il la voyait partout
Son amour son âme soeur
Je te donne ma vie
Je voudrais que tu viennes
Je te donne ma vie
Tu me donnes la tienne
C'est beau à voir
Moé chus jaloux
De votre histoire
À vous
À la fin des journées
Qu'amena le bon Dieu
Dans la chambre à coucher
En secret tous les deux
Des baisers inspirés
Onze vies derrière eux
1000 nuits sont passées
Toujours des amoureux
50 ans c'est pas long
Quand t'a beaucoup d'amour
Quand c'est chaud et que c'est bon
Ça devient vite trop court
J'connais pas votre secret
Dites-le moi à l'oreille
Si des fois si jamais
Je voulais faire pareil
C'est beau à voir
Moé chus jaloux
de votre histoire
À vous
Entre deux coupes de bois
À la fin du labour
Entre 8 et 9 mois
Dans la chaleur du four
La joie et le chagrin
Au jour suffit sa peine
Demain après demain
Semaines après semaines
J'ai un soupçon de lui
Je lui ressemble un peu
J'ai une parcelle d'elle
Et beaucoup de vous deux
Pouvez-vous me prêter
Votre grande sagesse
Moi je vous volerai
Votre éternelle jeunesse
Avant de m'endormir
Parfois je pense à vous
J'pars avec mes souvenirs
Je retourne chez nous
J'arrive à la maison
Voici c'que je ramène
J'vous apporte une chanson
Pour vous dire que j'vous aime
C'est beau à voir
Moé chus jaloux
De votre histoire
À vous
C'est beau à voir
Moi j'suis jaloux
De votre histoire
À vous
À vous
Je m'en viens vous parler
De mon père et de ma mère
Qui se sont mariés
En plein coeur de la guerre
Un amour qui est né
Sur la côte du Calvaire
Qui après tant d'étés
N'a pas peur de l'hiver
Elle avait les yeux doux
Et la main sur le coeur
Il la voyait partout
Son amour son âme soeur
Je te donne ma vie
Je voudrais que tu viennes
Je te donne ma vie
Tu me donnes la tienne
C'est beau à voir
Moé chus jaloux
De votre histoire
À vous
À la fin des journées
Qu'amena le bon Dieu
Dans la chambre à coucher
En secret tous les deux
Des baisers inspirés
Onze vies derrière eux
1000 nuits sont passées
Toujours des amoureux
50 ans c'est pas long
Quand t'a beaucoup d'amour
Quand c'est chaud et que c'est bon
Ça devient vite trop court
J'connais pas votre secret
Dites-le moi à l'oreille
Si des fois si jamais
Je voulais faire pareil
C'est beau à voir
Moé chus jaloux
de votre histoire
À vous
Entre deux coupes de bois
À la fin du labour
Entre 8 et 9 mois
Dans la chaleur du four
La joie et le chagrin
Au jour suffit sa peine
Demain après demain
Semaines après semaines
J'ai un soupçon de lui
Je lui ressemble un peu
J'ai une parcelle d'elle
Et beaucoup de vous deux
Pouvez-vous me prêter
Votre grande sagesse
Moi je vous volerai
Votre éternelle jeunesse
Avant de m'endormir
Parfois je pense à vous
J'pars avec mes souvenirs
Je retourne chez nous
J'arrive à la maison
Voici c'que je ramène
J'vous apporte une chanson
Pour vous dire que j'vous aime
C'est beau à voir
Moé chus jaloux
De votre histoire
À vous
C'est beau à voir
Moi j'suis jaloux
De votre histoire
À vous
Dernière édition par le Sam 5 Mai 2007 - 22:01, édité 1 fois
jackie- La générosité sur 2 pattes
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Re: La rencontre des âmes
Il y a de ces textes comme ça qui disent tout...
Yves Duteil
BLESSURES D'ENFANCE
On ne sait pas toujours à quel point les enfants
Gardent de leurs blessures le souvenir longtemps
Ni comme on a raison d'aider à s'épanouir
Cette fleur dans leur âme qui commence à s'ouvrir
Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir
Je m'endormais cerné de frayeurs dans le noir
Certain que tous les rêves étaient sans lendemain
Je m'éveillais toujours le vide entre les mains
Chacun vivait pour lui dans sa tête en silence
Et je chantais mon âme en pleine indifférence
Encombré de mes joies troublé de mes envies
Faisant semblant de rien pour que l'on m'aime aussi
L'été on m'envoyait sur le bord de la mer
Ou au fond du Jura profiter du grand air
Écrire à mes parents que je m'amusais bien
Et m'endormir tout seul blotti dans mon chagrin
J'essayais de grandir, de m'envoler peut-être
Pour cueillir des étoiles à ceux qui m'ont vu naître
J'ai longtemps attendu ce geste ou ce regard
Qui n'est jamais venu, ou qui viendra trop tard
Puis mon frère est parti pour un lycée banal
En pension pour trois ans parce qu'on s'entendait mal
J'avais cherché sans cesse à croiser son chemin
Sans jamais parvenir à rencontrer sa main
Tous mes élans d'amour brisés dans la coquille
J'essayais de renaître en regardant les filles
Aimer c'était malsain pervers ou malséant
Pourtant c'était si doux si tendre et si troublant
Aujourd'hui j'ai grandi mais le silence est là
Menaçant, qui revient, qui tourne autour de moi
Je sais que mon destin, c'est d'être heureux ailleurs
Et c'est vers l'avenir, que j'ai ouvert mon coeur
Mais j'ai toujours gardé de ces années perdues
Le sentiment profond de n'avoir pas vécu
L'impression de sentir mon coeur battre à l'envers
Et la peur brusquement d'aimer à découvert
On ne sait pas toujours à quel point les enfants
Gardent de leurs blessures un souvenir cuisant
Ni le temps qu'il faudra pour apprendre à guérir
Alors qu'il suffisait peut-être d'un sourire
Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir
J'ai attendu en vain ce geste ou ce regard
Mais quand un enfant pleure ou qu'il a du chagrin
Je crois savoir un peu ce dont il a besoin.
Yves Duteil
BLESSURES D'ENFANCE
On ne sait pas toujours à quel point les enfants
Gardent de leurs blessures le souvenir longtemps
Ni comme on a raison d'aider à s'épanouir
Cette fleur dans leur âme qui commence à s'ouvrir
Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir
Je m'endormais cerné de frayeurs dans le noir
Certain que tous les rêves étaient sans lendemain
Je m'éveillais toujours le vide entre les mains
Chacun vivait pour lui dans sa tête en silence
Et je chantais mon âme en pleine indifférence
Encombré de mes joies troublé de mes envies
Faisant semblant de rien pour que l'on m'aime aussi
L'été on m'envoyait sur le bord de la mer
Ou au fond du Jura profiter du grand air
Écrire à mes parents que je m'amusais bien
Et m'endormir tout seul blotti dans mon chagrin
J'essayais de grandir, de m'envoler peut-être
Pour cueillir des étoiles à ceux qui m'ont vu naître
J'ai longtemps attendu ce geste ou ce regard
Qui n'est jamais venu, ou qui viendra trop tard
Puis mon frère est parti pour un lycée banal
En pension pour trois ans parce qu'on s'entendait mal
J'avais cherché sans cesse à croiser son chemin
Sans jamais parvenir à rencontrer sa main
Tous mes élans d'amour brisés dans la coquille
J'essayais de renaître en regardant les filles
Aimer c'était malsain pervers ou malséant
Pourtant c'était si doux si tendre et si troublant
Aujourd'hui j'ai grandi mais le silence est là
Menaçant, qui revient, qui tourne autour de moi
Je sais que mon destin, c'est d'être heureux ailleurs
Et c'est vers l'avenir, que j'ai ouvert mon coeur
Mais j'ai toujours gardé de ces années perdues
Le sentiment profond de n'avoir pas vécu
L'impression de sentir mon coeur battre à l'envers
Et la peur brusquement d'aimer à découvert
On ne sait pas toujours à quel point les enfants
Gardent de leurs blessures un souvenir cuisant
Ni le temps qu'il faudra pour apprendre à guérir
Alors qu'il suffisait peut-être d'un sourire
Moi qui rêvais d'amour de musique et d'espoir
J'ai attendu en vain ce geste ou ce regard
Mais quand un enfant pleure ou qu'il a du chagrin
Je crois savoir un peu ce dont il a besoin.
Laetia- La femme lunatique
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Re: La rencontre des âmes
Le rameur par Paul Valery
Penché contre un grand fleuve, infiniment mes rames
M'arrachent à regret aux riants environs;
Ame aux pesantes mains, pleines des avirons,
Il faut que le ciel cède au glas des lentes lames.
Le coeur dur, l'oeil distrait des beautés que je bats,
Laissant autour de moi mûrir des cercles d'onde,
Je veux à larges coups rompre l'illustre monde
De feuilles et de feu que je chante tout bas.
Arbres sur qui je passe, ample et naïve moire,
Eau de ramages peinte, et paix de l'accompli,
Déchire-les, ma barque, impose-leur un pli
Qui coure du grand calme abolir la mémoire.
Jamais, charmes du jour, jamais vos grâces n'ont
Tant souffert d'un rebelle essayant sa défense:
Mais, comme les soleils m'ont tiré de l'enfance,
Je remonte à la source où cesse même un nom.
En vain toute la nymphe énorme et continue
Empêche de bras purs mes membres harassés;
Je romprai lentement mille liens glacés
Et les barbes d'argent de sa puissance nue.
Ce bruit secret des eaux, ce fleuve étrangement
Place mes jours dorés sous un bandeau de soie;
Rien plus aveuglément n'use l'antique joie
Qu'un bruit de fuite égale et de nul changement.
Sous les ponts annelés, l'eau profonde me porte,
Voûtes pleines de vent, de murmure et de nuit,
Ils courent sur un front qu'ils écrasent d'ennui,
Mais dont l'os orgueilleux est plus dur que leur porte.
Leur nuit passe longtemps. L'âme baisse sous eux
Ses sensibles soleils et ses promptes paupières,
Quand, par le mouvement qui me revêt de pierres,
Je m'enfonce au mépris de tant d'azur oiseux.
Penché contre un grand fleuve, infiniment mes rames
M'arrachent à regret aux riants environs;
Ame aux pesantes mains, pleines des avirons,
Il faut que le ciel cède au glas des lentes lames.
Le coeur dur, l'oeil distrait des beautés que je bats,
Laissant autour de moi mûrir des cercles d'onde,
Je veux à larges coups rompre l'illustre monde
De feuilles et de feu que je chante tout bas.
Arbres sur qui je passe, ample et naïve moire,
Eau de ramages peinte, et paix de l'accompli,
Déchire-les, ma barque, impose-leur un pli
Qui coure du grand calme abolir la mémoire.
Jamais, charmes du jour, jamais vos grâces n'ont
Tant souffert d'un rebelle essayant sa défense:
Mais, comme les soleils m'ont tiré de l'enfance,
Je remonte à la source où cesse même un nom.
En vain toute la nymphe énorme et continue
Empêche de bras purs mes membres harassés;
Je romprai lentement mille liens glacés
Et les barbes d'argent de sa puissance nue.
Ce bruit secret des eaux, ce fleuve étrangement
Place mes jours dorés sous un bandeau de soie;
Rien plus aveuglément n'use l'antique joie
Qu'un bruit de fuite égale et de nul changement.
Sous les ponts annelés, l'eau profonde me porte,
Voûtes pleines de vent, de murmure et de nuit,
Ils courent sur un front qu'ils écrasent d'ennui,
Mais dont l'os orgueilleux est plus dur que leur porte.
Leur nuit passe longtemps. L'âme baisse sous eux
Ses sensibles soleils et ses promptes paupières,
Quand, par le mouvement qui me revêt de pierres,
Je m'enfonce au mépris de tant d'azur oiseux.
jackie- La générosité sur 2 pattes
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Re: La rencontre des âmes
Baisers (Paul Morand)
Un baiser
abrège la vie humaine de 3 minutes
affirme le Département de Psychologie
de Western State College,
Gunnison (Col.)
Le baiser
provoque de telles palpitations
que le coeur travaille en 4 secondes
plus qu'en 3 minutes.
Les statistiques prouvent
que 480 baisers raccourcissent la vie d'un jour
que 2360 baisers
vous privent d'une semaine
et que 148071 baisers,
c'est tout simplement une année de perdue.
Un baiser
abrège la vie humaine de 3 minutes
affirme le Département de Psychologie
de Western State College,
Gunnison (Col.)
Le baiser
provoque de telles palpitations
que le coeur travaille en 4 secondes
plus qu'en 3 minutes.
Les statistiques prouvent
que 480 baisers raccourcissent la vie d'un jour
que 2360 baisers
vous privent d'une semaine
et que 148071 baisers,
c'est tout simplement une année de perdue.
Re: La rencontre des âmes
Émile Nelligan, c'est l'amour de ma vie !
MON ÂME
Mon âme a la candeur d'une chose étiolée,
D'une neige de février...
Ah! retournons au seuil de l'Enfance en allée,
Viens-t-en prier...
Ma chère, joins tes doigts et pleure et rêve et prie,
Comme tu faisais autrefois
Lorsqu'en ma chambre, aux soirs, vers la Vierge fleurie
Montait ta voix.
Ah! la fatalité d'être une âme candide
En ce monde menteur, flétri, blasé, pervers,
D'avoir une âme ainsi qu'une neige aux hivers
Que jamais ne souilla la volupté sordide!
D'avoir l'âme pareille à de la mousseline
Que manie une soeur novice de couvent,
Ou comme un luth empli des musiques du vent
Qui chante et qui frémit le soir sur la colline!
D'avoir une âme douce et mystiquement tendre,
Et cependant, toujours, de tous les maux souffrir,
Dans le regret de vivre et l'effroi de mourir,
Et d'espérer, de croire... et de toujours attendre!
MON ÂME
Mon âme a la candeur d'une chose étiolée,
D'une neige de février...
Ah! retournons au seuil de l'Enfance en allée,
Viens-t-en prier...
Ma chère, joins tes doigts et pleure et rêve et prie,
Comme tu faisais autrefois
Lorsqu'en ma chambre, aux soirs, vers la Vierge fleurie
Montait ta voix.
Ah! la fatalité d'être une âme candide
En ce monde menteur, flétri, blasé, pervers,
D'avoir une âme ainsi qu'une neige aux hivers
Que jamais ne souilla la volupté sordide!
D'avoir l'âme pareille à de la mousseline
Que manie une soeur novice de couvent,
Ou comme un luth empli des musiques du vent
Qui chante et qui frémit le soir sur la colline!
D'avoir une âme douce et mystiquement tendre,
Et cependant, toujours, de tous les maux souffrir,
Dans le regret de vivre et l'effroi de mourir,
Et d'espérer, de croire... et de toujours attendre!
cocci- La poète enflammée
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Re: La rencontre des âmes
(une belle chanson de Jacques Brel pour relancer cette section! Avec la mélodie elle est superbe... )
Litanies pour un retour
Jacques Brel
Mon cœur ma mie mon âme
Mon ciel mon feu ma flamme
Mon puits ma source mon val
Mon miel mon baume mon Graal
Mon blé mon or ma terre
Mon soc mon roc ma pierre
Ma nuit ma soif ma faim
Mon jour mon aube mon pain
Ma voile ma vague mon guide ma voix
Mon sang ma force ma fièvre mon moi
Mon chant mon rire mon vin ma joie
Mon aube mon cri ma vie ma foi
Mon cœur ma mie mon âme
Mon ciel mon feu ma flamme
Mon corps ma chair mon bien
Voilà que tu reviens
Litanies pour un retour
Jacques Brel
Mon cœur ma mie mon âme
Mon ciel mon feu ma flamme
Mon puits ma source mon val
Mon miel mon baume mon Graal
Mon blé mon or ma terre
Mon soc mon roc ma pierre
Ma nuit ma soif ma faim
Mon jour mon aube mon pain
Ma voile ma vague mon guide ma voix
Mon sang ma force ma fièvre mon moi
Mon chant mon rire mon vin ma joie
Mon aube mon cri ma vie ma foi
Mon cœur ma mie mon âme
Mon ciel mon feu ma flamme
Mon corps ma chair mon bien
Voilà que tu reviens
Re: La rencontre des âmes
Cette chanson me tire inévitablement des larmes à chaque fois...
POUR LES ENFANTS DU MONDE ENTIER
paroles et musique: Yves Duteil
Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont plus rien à espérer
Je voudrais faire une prière
À tous les maîtres de la terre
À chaque enfant qui disparaît
C'est l'univers qui tire un trait
Sur un espoir pour l'avenir
De pouvoir nous appartenir
J'ai vu des enfants s'en aller
Sourire aux lèvres et coeur léger
Vers la mort et le paradis
Que les adultes avaient promis
Mais quand ils sautaient sur les mines
C'était Mozart qu'on assassine
Si le bonheur est à ce prix
De quel enfer s'est-il nourri?
Et combien faudra-t-il payer
De silence et d'obscurité
Pour effacer dans les mémoires
Le souvenir de leur histoire?
Quel testament, quel évangile,
Quelle main aveugle ou imbécile
Peut condamner tant d'innocence
À tant de larmes et de souffrance?
La peur, la haine et la violence
Ont mis le feu à leur enfance
Leurs chemins se sont hérissés
De misère et de barbelés
Peut-on convaincre un dictateur
D'écouter battre un peu son coeur?
Peut-on souhaiter d'un président
Qu'il pleure aussi de temps en temps?
Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont de voix que pour pleurer
Je voudrais faire une prière
À tous les maîtres de la terre
Dans vos sommeils de somnifères
Où vous dormez les yeux ouverts
Laissez souffler pour un instant
La magie de vos coeurs d'enfants
Puisque l'on sait de par le monde
Faire la paix pour quelques secondes
Au nom du Père et pour Noël
Que la trève soit éternelle
Qu'elle taise à jamais les rancoeurs
Et qu'elle apaise au fond des coeurs
La vengeance et la cruauté
Jusqu'au bout de l'éternité
Je n'ai pas l'ombre d'un pouvoir
Mais j'ai le coeur rempli d'espoir
Et de chansons pour aujourd'hui
Qui sont des hymnes pour la vie
Et des ghettos, des bidonvilles,
Du coeur du siècle de l'exil
Des voix s'élèvent un peu partout
Qui font chanter les gens debout
Vous pouvez fermer vos frontières,
Bloquer vos ports et vos rivières,
Mais les chansons voyagent à pied
En secret dans des coeurs fermés
Ce sont les mères qui les apprennent
À leurs enfants qui les reprennent
Elles finiront par éclater
Sous le ciel de la liberté
Pour les enfants du monde entier...
POUR LES ENFANTS DU MONDE ENTIER
paroles et musique: Yves Duteil
Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont plus rien à espérer
Je voudrais faire une prière
À tous les maîtres de la terre
À chaque enfant qui disparaît
C'est l'univers qui tire un trait
Sur un espoir pour l'avenir
De pouvoir nous appartenir
J'ai vu des enfants s'en aller
Sourire aux lèvres et coeur léger
Vers la mort et le paradis
Que les adultes avaient promis
Mais quand ils sautaient sur les mines
C'était Mozart qu'on assassine
Si le bonheur est à ce prix
De quel enfer s'est-il nourri?
Et combien faudra-t-il payer
De silence et d'obscurité
Pour effacer dans les mémoires
Le souvenir de leur histoire?
Quel testament, quel évangile,
Quelle main aveugle ou imbécile
Peut condamner tant d'innocence
À tant de larmes et de souffrance?
La peur, la haine et la violence
Ont mis le feu à leur enfance
Leurs chemins se sont hérissés
De misère et de barbelés
Peut-on convaincre un dictateur
D'écouter battre un peu son coeur?
Peut-on souhaiter d'un président
Qu'il pleure aussi de temps en temps?
Pour les enfants du monde entier
Qui n'ont de voix que pour pleurer
Je voudrais faire une prière
À tous les maîtres de la terre
Dans vos sommeils de somnifères
Où vous dormez les yeux ouverts
Laissez souffler pour un instant
La magie de vos coeurs d'enfants
Puisque l'on sait de par le monde
Faire la paix pour quelques secondes
Au nom du Père et pour Noël
Que la trève soit éternelle
Qu'elle taise à jamais les rancoeurs
Et qu'elle apaise au fond des coeurs
La vengeance et la cruauté
Jusqu'au bout de l'éternité
Je n'ai pas l'ombre d'un pouvoir
Mais j'ai le coeur rempli d'espoir
Et de chansons pour aujourd'hui
Qui sont des hymnes pour la vie
Et des ghettos, des bidonvilles,
Du coeur du siècle de l'exil
Des voix s'élèvent un peu partout
Qui font chanter les gens debout
Vous pouvez fermer vos frontières,
Bloquer vos ports et vos rivières,
Mais les chansons voyagent à pied
En secret dans des coeurs fermés
Ce sont les mères qui les apprennent
À leurs enfants qui les reprennent
Elles finiront par éclater
Sous le ciel de la liberté
Pour les enfants du monde entier...
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